Lorenz Assignon : « Ce sera bon pour les jambes et la tête »


Joueur professionnel formé au Stade Rennais F.C., Lorenz Assignon a aussi cette saison la casquette d’ambassadeur du programme « Bouge! ». La pratique du sport a toujours fait partie de son quotidien, depuis sa tendre enfance, et il voit le sport bénéfique sur bien des plans, pour s’assurer une bonne condition physique évidemment mais aussi pour la santé mentale et le bien-être social par exemple. Rencontre
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Lorenz, en tant qu’ambassadeur du programme « Bouge! », tu as pu creuser le sujet de la sédentarité et tu as été étonné paraît-il…
Je ne savais pas que c’était la quatrième cause de mortalité dans le monde. J’aurais pensé aux accidents de la route, à certaines maladies, ce qui est dû à l’alcool ou la drogue mais pas à ça, je suis surpris. C’est quelque chose qui prend de l’ampleur malheureusement. De plus en plus de personnes restent chez elle à cause des écrans ou du fait aussi que l’on peut se faire livrer les repas et les courses à domicile. Ça invite encore moins à bouger. Ça m’a un peu choqué.

Étais-tu casanier plus jeune ?
Quand j’étais petit, j’étais tout le temps dehors. J’ai grandi dans une cité avec les bâtiments autour, et au milieu le city parc. Je jouais au foot dans la rue. Parfois, on avait des délires d’enfants et on jouait à faire les Yamakasi, on grimpait sur les poubelles… (rires)

Parenthèse, ça t’a aidé pour inscrire ce but à Larnaca ?

Même pas, ça c’était l’instinct de l’attaquant (rires). Quand tu es le meilleur, c’est quand tu prends du plaisir. Ça a souri à toute l’équipe et tout le monde a pris plaisir à célébrer le but.

Tu n’as pas trop été happé par les écrans durant ta jeunesse ?
Même si je n’ai que 22 ans, ça venait d’arriver, à l’époque c’était la Playstation 2. Je l’ai eue mais je jouais peu. J’étais un gars tout le temps dehors. Dès que l’on rentrait de l’école avec mes amis, on allait dehors, pareil quand on était au collège. Qu’il vente, qu’il neige, qu’il pleuve… on avait tout le temps des choses à faire à l’extérieur. Si j’avais été tout seul, je serais peut-être un peu moins sorti. On était dans les mêmes délires avec les copains, on s’est fabriqué de beaux souvenirs.

Et dans ton entourage ?
Un peu, mes petits frères peuvent passer beaucoup de temps à jouer à la console mais on n’est pas non plus dans l’abus, c’est par périodes. Du plus petit de quatre ans jusqu’à moi, on fait tous du sport. J’ai un entourage qui bouge.

Tu as donc grandi dans une famille de sportifs ?

Oui, mon père était un ancien professionnel de football, il est passé par Cannes à l’époque de la première division. Ma mère a joué dans une haute division en handball. Donc forcément, j’allais voir les matchs, ça nous a mis dedans. Quand tu as des exemples, c’est plus facile de suivre. J’ai cinq petits frères dont trois qui ne sont pas en âge de pratiquer le foot mais les deux autres sont à un bon niveau.

« Pratiquer du sport en famille, c’est cool. »

Sans demander à tutoyer le haut niveau, le rôle des parents est-il important selon toi ?
Bien sûr ! Sans demander à tous de devenir des champions, ça peut-être un moment de partage en famille. Quand j’étais petit, j’aimais bien aller faire du vélo avec ma mère et ma grand-mère dans les bois. Des choses simples comme ça, j’aimais bien. Pratiquer du sport en famille, c’est cool. C’étaient des bons moments.

Des moments qui peuvent aussi aider à construire un individu non ?
Complètement, j’ai croisé des personnes qui étaient timides ou qui pouvaient paraître renfermées dans la vie de tous les jours, une fois au sport, c’étaient des personnes totalement différentes, pleines de caractère qui s’épanouissaient sur le terrain. Ils ne prennent pas le dessus sur les autres mais ils peuvent vous emmener avec eux, en mode leader. On découvre des mentalités à travers le sport. Des personnes réservées sont capables d’apporter beaucoup aux autres. Le sport peut aider à devenir mature plus rapidement. Il n’y a pas de genre, pas de classes sociales. Ça permet d’apprendre à s’intégrer dans un groupe.

Mais le sport n’est pas une activité naturelle pour tout le monde…

On ne peut pas tous aimer le sport mais c’est important de bouger. Le conseil que je pourrais donner c’est de tester le plus de disciplines possibles, même si ce sont des sports méconnus ou peu pratiquées en France, jusqu’à ce que tu trouves ce qui te plaît. Il y a tellement de sports accessibles. Je faisais de la natation et du judo quand j’étais petit, j’aimais bien aussi. Le plus important est de prendre du plaisir dans ce que l’on fait, en profiter pleinement.

Jusqu’à atteindre un sentiment de plénitude parfois, pour certains…

Le sport peut être une drogue. Quand tu as réussi à accomplir les efforts que tu avais envie de produire, à atteindre les objectifs fixés, tu as une sensation incroyable. C’est le corps qui réagit et à chaque fois tu as envie de te dépasser pour retrouver cette sensation.

Associes-tu le sport à la performance ?
Dans le sport, j’ai toujours eu l’esprit de compétition. Petit, quand je perdais, je pleurais. Même quand c’est avec les potes, j’ai toujours envie de gagner, c’est ce qui m’anime. Je suis un mauvais perdant, je peux bouder (rires). Aux jeux de société c’est pareil.

Peut-on apprendre à perdre ?
Chacun ses exigences (rires), je suis un gagnant. Ceux qui m’entourent doivent penser à la victoire mais il faut toujours rester dans les règles cependant. Quand l’équipe en face est meilleure, il faut le reconnaître mais c’est difficile à accepter pour ma part. Je peux avoir donné le meilleur de moi-même mais si l’équipe perd, au fond de moi, je ne suis pas bien.
« Quand on fait partie d’un collectif, on apprend à aller vers l’autre. »

Aurais-tu pu pratiquer un sport individuel ?

Plus petit non, mon chemin était tracé foot. J’ai testé le padel en duo, le badminton, c’est sympa mais ce que j’aime, c’est le collectif, donner et recevoir. Dans les grandes compétitions de sports collectifs, ce ne sont pas forcément les meilleurs qui vont au bout, ce sont les groupes soudés. Quand on fait partie d’un collectif, on apprend à aller vers l’autre.

Arthur Theate est comme toi ambassadeur du programme « Bouge! ». C’est un rôle fait pour lui ?
Ça c’est sûr. Il a de l’énergie à revendre (rires) !

Un dernier message à adresser ?

Si j’avais quelque à dire, je dirais : « Viens voir ce qu’il se passe dehors, il y a tellement de choses, d’activités à découvrir. Essaie de faire à l’extérieur ce que tu fais à l’intérieur. Tu vas rigoler, tu vas partager des moments et tu vas te dépenser, ce sera bon pour les jambes et la tête ».