Martin Terrier : « Entre les jeux vidéo et l’activité physique, tout est une question d’équilibre ! »
Martin Terrier, le numéro 7 du Stade Rennais F.C., est un grand fan de jeux vidéo. Lorsqu’il ne s’entraîne pas avec l’équipe rennaise, il enchaîne les victoires sur FIFA Ultimate Team… Si ça n’a pas toujours été le cas, le gamer sait aujourd’hui que jouer avec modération est essentiel pour ne pas sacrifier le temps nécessaire à prendre soin de sa santé !
Martin, à quel âge as-tu commencé à jouer aux jeux vidéo ? D’où te vient cette passion ?
J’ai commencé assez jeune, vers 9 ou 10 ans. Mon grand frère jouait à la PlayStation, et forcément, je voulais faire comme lui. On jouait à PES, et ce qui m’a tout de suite plu, c’était le côté « compétition », l’opposition entre nous deux. Mais à l’époque, je ne jouais que lorsqu’il me proposait une partie. Mes parents n’étaient pas enthousiastes à l’idée de me voir jouer trop souvent à cet âge-là !
Cette passion pour les jeux vidéo s’est ensuite confirmée avec l’âge : au collège, on se retrouvait pour jouer après les cours, en réel ou en ligne. Je suis plutôt introverti, et jouer à la console a pu m’aider à rencontrer de nouvelles personnes. Les soirées PlayStation de mes années lycée m’ont permis de développer mon cercle social, de m’ouvrir aux autres.
Lorsque tu étais plus jeune, tes parents t’imposaient-ils une limite de temps de jeu ?
À une période, avec mes frères, on avait tendance à jouer vraiment beaucoup, et effectivement, ils ont été obligés de nous mettre des limites. Pendant les vacances scolaires, mon père partait le matin au bureau avec les manettes pour s’assurer qu’on ne passerait pas toute notre journée à jouer (rires) ! A son retour, il nous les rendait pour une heure ou deux maximum, avant de nous les reprendre. Au final, dans ces moments-là, on était obligés de faire autre chose. On sortait, on s’amusait, on jouait au foot… Avec le recul je les remercie de m’avoir imposé des restrictions, même si je ne réalisais pas à l’époque qu’elles étaient bénéfiques !
Tu as intégré le centre de formation du LOSC très jeune. Les temps d’écran étaient-ils alors limités ?
Quand j’ai intégré l’internat, il n’y avait qu’une console dans la salle de jeu commune. On y avait accès librement, mais entre le fait de devoir jouer chacun à notre tour, et une extinction des feux à 22h30, ça nous laissait peu de temps pour jouer… A l’époque, les tablettes et téléphones portables étaient moins répandus, le temps passé sur les écrans était plus limité qu’aujourd’hui.
Est-ce que j’aurais réussi à poursuivre mes rêves et à devenir footballeur professionnel si je n’avais pas eu ces restrictions ? C’est une bonne question ! Je suis quelqu’un d’assez réfléchi, peut-être que j’aurais moi-même fini par fixer ces limites, si par exemple ça avait joué sur mes notes… J’étais bon élève, je ne supportais pas d’avoir des mauvaises notes (rires). Depuis, j’ai pris en maturité et je me les fixe désormais seul. J’évite par exemple de jouer le soir, car je sais que ce n’est pas compatible avec une bonne nuit de sommeil.
Existe-t-il selon toi une complémentarité entre la pratique sportive et les jeux vidéo ?
A mon sens, il y a un temps pour tout. Plus jeune, je jouais au football le matin, et lorsque je rentrais le soir, je jouais à la console et ça me permettait de m’évader un peu. Il y avait dans les deux une véritable notion de plaisir. C’est toujours le cas aujourd’hui. La combinaison de ces activités m’apporte un équilibre, j’ai besoin des deux.
D’ailleurs, quand je fais du sport, j’ai même la sensation d’être dans de meilleures dispositions pour jouer aux jeux vidéo : je me sens plus tranquille, plus apaisé, mais aussi plus vif. A l’inverse, les rares fois où je joue directement au réveil, ou quand je passe la journée sur la console, je suis plus irritable. J’ai aussi tendance à grignoter davantage, je me permets plus facilement des écarts, sans me demander si c’est bon pour mon corps ou non…
Quand je joue, je suis vraiment connecté au jeu, comme dans une bulle, et j’ai tendance à oublier le monde extérieur. Ça fait parfois du bien, mais il faut aussi savoir couper.
Quel est ton rapport à l’activité physique et aux jeux vidéo depuis le début de la pandémie ?
Pendant le premier confinement, il fallait éviter les contacts physiques, et la console était très pratique pour garder le lien avec ma famille et mes amis. Mais bien sûr, du fait de mon statut de footballeur professionnel, j’ai été obligé de m’entretenir pour rester en forme physiquement. Il n’était pas question de passer la journée à jouer, se bouger était pour moi essentiel.
Aujourd’hui, quand je ne joue pas au foot, j’essaie de diversifier un peu mes activités sportives. Par exemple, j’aime beaucoup faire du VTT : quand j’étais plus jeune, la sortie à vélo du dimanche matin avec mon père, c’était le rituel. Quand il fait beau, j’aime aussi me promener, jouer à la pétanque ou faire du padel.
J’ai bien sûr conscience qu’à cause des restrictions liées à la crise sanitaire, la fermeture des salles et des clubs, et parfois le fait de vivre en appartement, sans extérieur, ce n’est pas toujours facile de faire du sport. Mais lorsqu’on passe trop de temps sur les écrans, on perd en contact humain, et on prend le risque de se replier sur soi-même.
Mon conseil aux lecteurs, ce serait de toujours veiller à alterner les temps d’écran avec des temps d’activité physique. Quand on joue, bien penser à se lever régulièrement, notamment pour s’hydrater, faire une pause pour s’aérer quelques minutes, ou même prendre le temps de discuter avec un proche. Entre les jeux vidéo et l’activité physique, tout est une question d’équilibre !